L’arrivée des beaux jours et des longues promenades signe également le retour d’un danger silencieux, mais redoutables : les épillets. Aussi appelés « espigaous » dans le Sud de la France, ces petits épis secs provenant de graminées sauvages peuvent causer de graves infections s’ils pénètrent dans le corps de votre chien.
Leur forme effilée et leur texture rigide leur permettent de s’accrocher facilement au pelage et de s’enfoncer dans la peau ou les orifices naturels, entraînant douleurs et inflammations, ce qui peut même nécessiter une intervention chirurgicale dans certains cas. Une vigilance particulière s’impose donc pendant et après chaque promenade en zone herbeuse avec votre compagnon. 🌾
Un danger en forme de V
Le danger de l’épillet ne réside pas dans sa tailles, de quelques centimètres à peine, mais dans sa forme de V. En effet, il est conçu ainsi par la nature pour s’accrocher et progresser dans un seul sens. Une fois sur le pelage de votre animal, il peut migrer en s’enfonçant progressivement sous la peau ou dans un orifice, créant un véritable trajet infectieux. Dans certains cas, il peut voyager sur plusieurs centimètres à l’intérieur du corps, provoquant des abcès profonds ou atteignant des organes vitaux.
C’est cette capacité de pénétration et de migration qui rend les épillets si redoutables. Contrairement à une simple tique ou une épine, un épillet ne reste pas en surface et devient difficile à détecter une fois qu’il a franchi la barrière cutanée.
Les zones à risque chez le chien : où les épillets s’infiltrent-ils ?
Certains endroits du corps du chien sont particulièrement vulnérables à l’intrusion des épillets. Voici les principales zones à examiner attentivement après chaque promenade.
Les oreilles : une porte d’entrée fréquente
Les races aux oreilles tombantes ou très poilues sont particulièrement exposées. Un épillet peut facilement pénétrer dans le conduit auditif et provoquer une otite externe douloureuse. Le chien secoue alors la tête de manière insistante, parfois en gémissant. Dans certains cas, l’épillet peut descendre jusqu’au tympan, nécessitant une extraction sous anesthésie.
Les yeux : une urgence vétérinaire
Lorsqu’un épillet se loge sous la paupière ou dans le coin des yeux, il provoque une inflammation immédiate, avec écoulement, rougeur et douleur. Le chien garde l’œil fermé ou le frotte avec insistance. Si rien n’est fait rapidement, l’épillet peut endommager la cornée ou provoquer une ulcération oculaire.
Les pattes : entre les coussinets et les doigts
Sur les pattes, les espaces interdigitaux sont des endroits de prédilection pour les épillets. Ils peuvent s’y coincer, puis s’enfoncer sous la peau et progresser jusqu’à créer un abcès. Le chien peut alors boiter, se lécher frénétiquement la patte ou refuser de marcher. Parfois, seul un petit trou ou une rougeur est visible au départ.
Le nez : un trajet nasal très douloureux
Un épillet peut être inhalé pendant que le chien renifle l’herbe. Il remonte alors dans les fosses nasales, causant des éternuements violents et répétés, parfois accompagnés de saignements. Le chien tente parfois de se frotter le museau contre le sol ou les meubles. Cette situation nécessite une extraction rapide sous anesthésie.
Les organes génitaux et les aisselles : zones intimes à surveiller
Les organes génitaux et les aisselles sont des parties souvent négligées lors de l’inspection post-balade, mais pourtant très sensibles. Les épillets peuvent se coincer sous la queue, dans la vulve, le fourreau ou les plis des aisselles. Une gêne locale, des léchages excessifs ou un gonflement doivent alerter.
Sous la peau : la migration invisible
Parfois, l’épillet traverse la peau et commence un trajet à l’intérieur du corps. Un petit abcès ou une zone chaude et douloureuse peuvent apparaître. Ces cas sont souvent difficiles à diagnostiquer sans imagerie vétérinaire. Une intervention est souvent nécessaire pour retirer l’épillet et nettoyer le trajet infecté.
Après chaque promenade : les bons réflexes à adopter
Pour limiter les risques, un simple examen rapide après chaque balade peut faire toute la différence. Prenez le temps de brosser votre chien, surtout s’il a les poils longs, frisés ou denses. Passez vos doigts sur l’ensemble de son corps, en insistant sur les zones sensibles décrites plus haut. Examinez les oreilles, les pattes (entre les coussinets), les yeux, les narines et les organes génitaux. En cas de doute, consultez rapidement votre vétérinaire.
Préférez les promenades sur chemins dégagés et évitez les hautes herbes pendant la saison estivale, surtout entre mai et septembre, période durant laquelle les épillets sont les plus présents et les plus secs.
Symptômes de la présence d’un épillet : les signes qui doivent vous alerter
Il est essentiel de reconnaître rapidement les symptômes d’un épillet pour éviter des complications. Voici quelques signes typiques :
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- Boiterie soudaine
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- Secouements de tête
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- Léchages ou grattages répétés d’une zone précise
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- Éternuements violents, parfois accompagnés de sang
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- Écoulements oculaires ou nasaux
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- Apparition d’un petit abcès douloureux
En cas de doute, n’essayez pas de retirer l’épillet vous-même s’il est enfoncé : vous risqueriez de le casser ou d’aggraver l’infection. Une intervention vétérinaire rapide permet d’éviter les complications.
Conclusion : un danger évitable avec un peu de vigilance
Les épillets font partie des dangers de l’été, mais en adoptant les bons gestes, il est tout à fait possible de protéger son chien efficacement. Une bonne inspection après chaque sortie, des zones de balade choisies avec soin et une vigilance accrue permettent de limiter considérablement les risques. Si vous remarquez un comportement inhabituel ou suspectez la présence d’un épillet, consultez sans tarder : plus l’intervention est rapide, plus votre compagnon sera soulagé… et vous aussi.